Affichage des articles dont le libellé est épistolaire. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est épistolaire. Afficher tous les articles

jeudi 10 septembre 2015

Chronique • Le monde de Charlie - Stephen Chbosky

Titre : Le monde de Charlie
Auteur : Stephen Chbosky
Édition : Sarbacane
Collection : Exprim'
Sorti en : 2012 (2008 pour l'édition précédente)
Prix : 13,50 €
Nombre de pages : 252
Genre : Jeunesse, contemporain 
Traduit par : Blandine Longre (titre original : "The Perks of being a Wallflower")

Chanson : Asleep - The Smiths



"Charlie, on accepte l'amour qu'on croit mériter."

Résumé : Au lycée où il vient d'entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible, pas "raccord". Pour son prof de Lettres, c'est un prodige ; pour les autres, juste un freak. En attendant, il reste en marge - jusqu'au jour où deux étudiants, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, les filles, la fête : c'est tout un monde que Charlie découvre...
 
Petits trésors : Une couleur que j'ai trouvé originale, accrochant le regard, relevée par la présence des acteurs. On note le précédent titre "Pas raccord" que je préférais, plus original mais après tout, Le monde de Charlie est très révélateur du roman lui aussi. 
 
Charlie m'a beaucoup touchée. Jeune adolescent des années 90, il mène une vie assez simple au sein de sa famille. Cependant, Charlie a une singularité folle. Une sensibilité hors du commun. Et j'ai aimé découvrir sa personnalité. A intervalles plus ou moins réguliers, Charlie écrit. Il écrit des lettres à un inconnu et signe toujours "Ton ami Charlie". Si bien qu'à la fin du roman, Charlie était devenu mon ami. J'ai trouvé que le choix d'un roman épistolaire à sens unique était judicieux. On suit Charlie pas à pas dans son quotidien avec ses mots, ses émotions et l'authenticité du personnage est renforcée. De plus, le lien qui nous unit avec Charlie est plus fort. J'ai eu l'impression qu'il s'adressait directement à moi, un peu comme si j'endossais le rôle de journal intime. Au début, j'ai eu peur du ton très enfantin. Puis, j'ai appris à comprendre Charlie et je m'y suis faite. Ce style prêtait énormément à sourire, Charlie trouvant légitime et utile de préciser toutes sortes de choses que nous pouvons juger sans importance. Cependant, ce côté enfantin m'a quelque peu dérangé. Lorsque je n'y réfléchissais pas, j'appréciais ce ton. Mais en creusant un peu, je me disais que Charlie avait une maturité étonnante. Oui, mais pour un enfant de 7 ou 8 ans. Or, Charlie a 15 ans. J'avais du mal à comprendre, je le trouvais mature et trop enfantin à la fois. Et finalement, c'est peut être cette complexité qui m'a captivée.
 
J'ai jugé l'adolescence dépeinte un peu stéréotypée. J'ai eu l'impression que l'entrée au lycée rimait directement avec soirées folles, alcool et substances illicites. Cependant, j'ai un avis assez mitigé sur ces faits. Il est vrai que le lycée offre de nouvelles perspectives, ouvre le champ des possibles et un jeune aussi fragile que Charlie peut facilement tomber dans certains démons que l'adolescence favorise. Par conséquent, je n'ai pas réellement su quoi en penser. Je ne l'ai pas trouvé révélateur, j'ai seulement été interpelée. Malgré tout, je pense très fortement que Charlie est très bien tombé. Certes, ses amis n'ont pas toujours les fréquentations qu'il faut, mais je les ai trouvé très attachants -notamment Patrick que j'ai beaucoup apprécié- très ouverts et attentifs. En bref, j'ai beaucoup apprécié les personnages de ce roman et même l'histoire générale. Et lors du point final je me suis sentie retournée. Je ne me serais jamais attendue à ça.
 
Charlie m'a touchée. J'ai aimé le contexte des années 90 et suivre le quotidien de ce personnage si singulier et attachant.
 
J'ai choisi la chanson préférée de Charlie.
"La chanson Asleep a été écrite pour un ami du groupe atteint du SIDA. La chanson parle de la solitude qui accompagne les derniers instants d'une personne mourante, et de son désir de mourir pour aller dans un monde meilleur. « Chante-moi une berceuse, chante-moi une berceuse et ensuite laisse-moi seul, n'essaie pas de me réveiller demain matin car je serai parti. Ne sois pas triste pour moi car je veux que tu saches, que du fond de mon cœur... je serai si heureux de m'en aller »" Wikipédia
 
 
En voyant la bande d'annonce, je me suis dit que Charlie avait l'air plus mature que dans le roman, tout en restant décalé. Cela m'a donné envie de regarder le film afin de voir l'évolution que Charlie a pu subir en passant des mots aux images.

mercredi 25 mars 2015

Chronique • Lettres à une disparue - Véronique Massenot

Titre :Lettres à une disparue
Auteur : Véronique Massenot
Édition : Le livre de poche jeunesse
Collection : Histoires de vies
Sorti en : 1998
Prix : 4,95 €
Nombre de pages : 91
Genre : Jeunesse, drame
Traduit par : /

Chanson : Imagine - John Lennon 

"L'inertie des choses me terrasse."


Résumé :
Dans un pays soumis à la dictature, Melina pleure Paloma, sa fille "portée disparue". Et puis un jour, de cette longue nuit, la vie resurgit : Nina, la fille de Paloma serait vivante...

J'avais besoin de lectures courtes que je puisse amener au lycée en parallèle à un livre plus épais.

Les mots d'un mère penchée sur le papier en espérant retrouver sa fille au fond de son cœur, les mots douloureux qui s'écrivent avec l'encre des larmes, les mots forts qui retiennent la vie au bout de la plume…
 
Une correspondance particulière pour un correspondant particulier. Paloma écrit à sa fille disparue. J'ai choisit ce livre un peu par hasard sans savoir de quoi il parlait vraiment. Même si l'auteure précise qu'elle a choisit volontairement de ne choisir ni époque, ni lieu pour garder une universalité, j'ai inconsciemment situé l'action en Argentine, surement à cause de ma récente lecture de Pierre contre ciseaux d'Inès Garland. L'auteur évoque la dictature, les enlèvements, la torture, les enfants adoptés de force… Tant d'atrocités dans un roman destinés aux jeunes. L'auteure reste cependant discrète sur le sujet, et reste consciente qu'elle s'adresse à un public jeune. L'horreur est effacée par la poésie des mots de Paloma, par son amour pour sa fille.

La détresse de Paloma est visible et compréhensible. Disparaître n'est pas mourir. Difficile de faire le deuil d'une personne lorsqu'on espère toujours son retour. Difficile de tourner la page lorsque ses agresseurs n'ont pas été jugés. On comprend le mur auquel fait face Paloma. Pourtant, l'auteure réussit à laisser un message d'espoir, tout en dévoilant les difficultés que subit Paloma. Nous assistons à la reconstruction lente d'une vie, aux atrocités que les hommes peuvent se faire subir. J'ai beaucoup été touchée par cette histoire, soulevant des vérités de l'Histoire.

Malgré le fait que j'ai beaucoup apprécié ma lecture, j'aurais aimé plus de développement. J'ai trouvé que les actions s'enchainaient très rapidement même si le genre épistolaire atténue ce fait. De plus je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec Pierre contre ciseaux qui avait été une véritable révélation. Cependant l'auteure réussit avec brio à mettre les atrocités de la dictature à la portée des plus jeunes même si je conseille tout de même une lecture accompagnée pour adoucir la dureté des faits.

Beaucoup de poésie dans les mots et la tendresse et la douceur d'une mère face à la dureté des actes barbares.
 
P.S. Cette fois, la chanson parait éloignée du livre. Pourtant, elle dévoile pour moi un aspect fondamental de notre société. Pourquoi ne pas vivre la vie que John Lennon propose ?

A la lecture de ce roman, j'ai beaucoup pensé à un film que j'avais vu l'année dernière sur le sujet en cours d'espagnol, mais du point de vue des "adopteurs" cette fois. J'essaie de vous retrouver très vite le titre du film qui m'avait énormément bouleversée.

EDIT : Un grand merci à ma professeure d'espagnol et à l'auteure qui m'ont rappelée le titre du film : "La Historia Oficial" de Luis Puenzo ("L'Histoire Officielle" en français). C'est un film qui m'a beaucoup touchée et je vous le recommande fortement si vous êtes intéressés par le sujet, autant que "Pierre contre ciseaux" et "Lettres à une disparue" !
(excusez moi pour la bande d'annonce en espagnol, je ne l'ai pas trouvée en français ^^')