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samedi 25 février 2017

Chronique • Et mes yeux se sont fermés - Patrick Bard


 
Monsieur l'écrivain,
Le thème de votre livre m'a attirée. Je pense que le terrorisme est aujourd'hui un thème qui touche tout le monde. A présent, on vit avec et certains enfants sont désormais né sans connaître autre chose que l'état d'urgence. Votre livre tente de comprendre et je pense que c'est important. Le roman chorale permet de confronter les avis et je trouve que c'est un très bon moyen de traiter de ce sujet. Cela vous permet de rester objectif tout en présentant les différents points de vue. C'est au lecteur à faire la part des choses entre les réactions des proches de Maëlle et celles des jeunes embrigadés. Je pense que c'est ce qui m'a le plus plu, d'être moi-même confrontée à différents points de vue. Vous n'êtes pas moralisateur et je n'ai pas eu l'impression de lire un sermon. Vous rendez compte de cet évènement et c'est déjà bien suffisant pour faire comprendre toute la complexité de l'embrigadement.
Toutefois, j'ai parfois eu du mal avec certaines choses. Je sais que cela découle de ce choix de faire parler Ayat, jadis Maëlle, au même titre que les autres mais j'ai parfois été dérangée. J'ai ressenti des émotions contradictoires et j'ai été plongée dans un paradoxe. Je voyais à quel point la jeune fille était persuadée de faire le bien avec ce choix mais j'étais repoussée par l'idée de comprendre. Je n'avais pas envie de me solidariser à elle parce que je ne peux bien évidemment pas cautionner son choix. Mais peu à peu vous nous plongez dans ce sentiment d'incertitude, de compassion envers Maëlle qui pense sauver le monde. C'est un sentiment que j'ai eu beaucoup de difficulté à accepter. A présent, je comprends que c'est important de comprendre pour pouvoir aider.
Merci monsieur l'écrivain. Vous m'avez parfois mise dans une situation difficile que j'ai eu du mal à accepter. Mais après tout, c'est le rôle de l'écrivain de nous bousculer.

 

samedi 11 février 2017

Chronique • Les belles vies - Benoît Minville


 
Monsieur écrivain,
Votre roman est d'une douceur folle. Malgré le passé difficile de chacun de ces enfants de la DDAS, vous illuminez vos pages d'un petit soleil. J'ai vraiment apprécier passer du temps en compagnie de ces personnages. Chacun renferme en lui une histoire profonde mais vous ne vous sentez pas obligé de nous l'exposer en détail. On sait simplement ce qu'il suffit de savoir pour les comprendre et c'est parfait. Comme dans la vraie vie en fait : vos personnages sont vivants mais n'ont pas besoin de le prouver pour l'être. Il y a une telle diversité dans ces enfants qu'il peut sembler surprenant de s'attacher à tous. Pourtant, ils m'ont tous bouleversée. J'étais avec eux, dans cette grande maison, durant tout l'été. Je n'ai pas eu du mal à m'imaginer les lieux, les personnages, les évènements. Ils étaient là, tout simplement.
Vous abordez des sujets variés et parfois difficile, comme les enfants maltraités, mais vos personnages ne suscite pas la pitié. Seulement la compassion. Tonton et Tata sont deux personnages incroyables. Ils se complètent parfaitement dans leur bonté et leur amour. Toujours présent, jamais à l'excès, ils ont une place centrale dans votre roman. Les liens entre les enfants gravitent autour d'eux sans qu'ils en soient directement responsables. Toute cette douceur existe grâce à eux mais elle est portée par tous les autres. Et cette ambiance un peu intime suffit à porter votre histoire. Il n'y a pas de quête principale, seulement des évènements quotidiens qui s'enchainent mais c'est ce qui fait votre force.
Merci monsieur l'écrivain, j'ai passé un incroyable été en plein hiver.

mercredi 28 décembre 2016

Chronique • La fille mirage - Elise Broach


 
Madame l'écrivaine,
C'est avec beaucoup d'envie que je me suis plongée dans votre roman. Il me paraissait prometteur avec une thématique que j'adore, le road-trip, qui plus est accompagné d'une quête. Malgré tout, j'ai ressenti une pointe de déception lors de ma lecture. Les éléments que j'attendais sont là mais tout m'a semblé un peu trop simple, autant dans le déroulé des actions que dans la construction des personnages. Je ne peux pas dire que je me suis ennuyée parce qu'il n'y a pas de moment de flottements, les personnages sont toujours dans l'action et l'enquête donne un bon rythme au livre. La lecture se fait rapidement et aisément et c'est vraiment un bon point. Une autre chose que j'ai aimé, c'est la façon dont vous faites évoluer les relations sentimentales. Malgré le fait que la romance prenne finalement une place assez importante, j'ai apprécié que vos personnages vivent l'amour compliqué. Dans la vraie vie, les gens ne tombent pas amoureux simplement. Et cela se voit dans votre roman. L'amour est dur, avec qui que se soit et à tous les âges.
Toutefois, malgré ces points positifs, je n'ai pas pu faire abstraction de mon incompréhension face aux personnages. J'ai trouvé Jamie absent, que Kit avait des réactions étranges et que Luce était inconsciente. Je veux bien accepter le fait qu'elle n'a que 14 ans mais je l'ai parfois trouvé trop naïve, trop insouciante alors qu'elle fait preuve de maturité face à certains évènements. J'ai trouvé que les personnages étaient trop masqué par l'enquête et à mon goût, celle-ci ne sert pas assez à les révéler.
Merci madame l'écrivaine, je n'ai pas réussi à faire abstractions de ces points que j'aurais aimé voir plus développés, j'ai passé une agréable lecture.
 
 

dimanche 6 novembre 2016

Bulle • Peau neuve - Elise Griffon



 
Madame la bédéiste,
Votre bande-dessinée n'est pas seulement un livre sur le naturisme et le harcèlement. Non, c'est une porte vers l'adolescence. Vous peignez ce stade de la vie avec une vérité majestueuse. C'est ce qui m'a le plus plu, votre manière de faire de l'anecdote une vérité. Le harcèlement est présent, c'est un des principaux sujet, mais il n'est pas envahissant. Il laisse de la place à la douceur, à la fragilité, à l'émotion. Et ceci est permis par les flash-backs. Je ne vais pas vous le cacher, ils ont été mes moments préférés. Suivre Laura dans son quotidien de vacances sur le bord de l'océan était reposant. C'est doux et fragile. C'est beau. Comment apprécier les abords froids et mornes du collège après ça. Le travail des couleurs collabore d'ailleurs à cet effet. Les couleurs des vacances sont chaudes et enveloppantes tandis que les couleurs de la ville sont d'un terne que seul le manteau rose de Laura parvient à trancher. Comme un signe annonciateur de sa différence. Dans une société qui condamne la différence, vous montrez  grâce au naturisme l'importance de s'accepter, le caractère primat de cette acceptation que l'enfant fait naturellement. Le message est fort mais la fin m'a laissée dubitative. Je l'ai trouvé peut-être un peu brusque et même si la dernière image est forte et illustre bien la délivrance et l'acceptation de soi, j'ai eu l'impression que ce bon en avant desservait un peu votre propos. Malgré tout, j'ai refermé le livre avec beaucoup d'affection pour Laura qui se trouve dans la spirale changeante de l'adolescence mais qui au fond reste elle-même.
Merci madame la bédéiste, votre livre a une douceur incontestée qui témoigne de la dureté de l'adolescence.
 
 

lundi 22 août 2016

Chronique • Roméo sans Juliette - Jean-Paul Nozière


 
Monsieur l'écrivain,
Je ne m'attendais pas à ça. Votre livre est une bombe à retardement. Vous avez un pouvoir incroyable pour mettre les mots à votre service et leur demander de nous tenir en haleine. Votre livre se lit très rapidement. C'est vrai que c'est assez court et qu'il y a beaucoup de dialogues qui rendent le récit vivant mais ce n'est pas ça qui m'a vraiment poussé à ne pas me détacher de votre histoire. Non, c'est cette tension palpable, ce risque de basculer à tout moment : c'est la déchéance qui se promet sans qu'on arrive à la toucher. Dès le début, on sait que c'est grave, que c'est moche et que c'est triste, que ça va arriver, mais quand ? Vous étirez le temps d'une manière à rendre votre récit à la fois grave et poétique. J'ai aimé entrer peu à peu dans les vies de Roméo et Juliette grâce aux flash-backs. En vérité, la quasi-totalité du récit est une ellipse, ce qui permet de pouvoir facilement suivre la narration qui déjà partagée entre les points de vue respectifs de Juliette et Roméo. J'ai trouvé que c'était savamment étudié, à la fois pour ne pas perdre le lecteur et à la fois pour avoir une construction étonnante basée sur des conséquences dont on ne connaît pas les actes.
Les personnages ne me sont pas apparus comme très attachants mais je les ai trouvé touchants. Finalement, je me suis assez peu investie dans le récit. Je ne sais pas si c'est à cause de la référence évidente à Shakespeare, mais je me suis retrouvée comme spectatrice de leur histoire. La tragédie est respectée mais vous lui offrez une modernité incroyable. Je ne peux que souligner le titre, qui est certes simple mais que je trouve tellement bien choisi. Les thèmes sont variés, et je ne pensais pas que ce livre aborderait l'homosexualité ou le racisme. C'est une histoire très riche, avec une pudeur dans l'écriture qui m'a beaucoup touchée.
Merci monsieur l'écrivain. Autant vous l'avouer, j'ai été triste qu'il y est eu un épilogue, cependant je vous remercie pour l'espoir que vous apportez. C'est important.
 
 

mercredi 10 août 2016

Chronique • Wild song - Janis McKay


 
Madame l'écrivaine,
Votre livre est touchant. Pendant un long moment, environ les 3/4 du livre, j'étais simplement spectatrice des évènements et je n'ai pas été touchée comme je l'aurais pensé. Mais plus tard, lorsque Niilo réalise et nous fait réaliser, là, j'ai ressenti quelque chose de très fort. Votre livre, c'est un peu comme une bombe à retardement. Un univers magique est coincé entre ses pages. Je ne m'attendais pas à tant de magie et je me demandais parfois s'il s'agissait d'un songe ou de magie. Cependant, le cadre est tout-à-fait propice à la magie. L'Ecole Sauvage avait des airs de colonie de vacances, à un détail près. Sa population est singulière. Niilo est assez jeune, dans cet âge où l'on est ni enfant, ni adolescent. Cependant, il est déjà très mature pour son âge. Plusieurs fois, j'ai oublié qu'il avait treize ans. Il peut avoir des réactions excessives mais elles ne sont jamais enfantines. On est loin du caprice, il est intelligent et débrouillard et surtout, il a une lucidité frappante. J'ai aimé son évolution. On le voit vraiment grandir et je pense que c'est ce qui m'a le plus touchée. La douceur et la compréhension dont il fait preuve m'a émue.
Tout l'univers onirique autour de ce personnage contribue à son apprentissage. Hannu est central dans ce changement et personnifie la magie. Il incarne ce monde parallèle peuplé de légendes. C'est le personnage que j'ai préféré. Il est impliqué, doux, attentionné et déterminé. Pour moi, c'est celui qui représente le mieux l'Ecole Sauvage. Sa connaissance de la nature est incroyable mais elle ne surpasse pas sa culture des croyances samis. Il est le lien entre l'enfant et l'adulte. C'est lui la clef de l'adolescence.
Merci madame l'écrivaine, votre roman est fort, puissant et très humain.
 
 

lundi 8 août 2016

Chronique • Plus loin, plus près - Hannah Harrington


 
Madame l'écrivaine,
Votre livre tourne autour d'un road trip et moi les road trips, et bien j'adore ça. Je n'ai donc pas besoin de préciser que ma lecture s'annonçait bonne. Mais vous avez tout surpassé en y intégrant un fond profond, des personnages incroyables et surtout des références à de la bonne musique. Alors là, je dois dire que vous avez fait carton plein. J'ai vraiment apprécié ma lecture. L'élément déclencheur de l'aventure, à savoir le suicide, est très bien traité. Ce n'est pas larmoyant mais ce n'est pas non plus oublié. Pourtant, entre une meilleure amie débridée, un garçon mystérieux, un voyage au bout du pays et de l'amour dans l'air, le risque de se perdre était grand. Ça n'était pas sans défaut, mais ce que j'aurais pu le plus reprocher ne m'a pas dérangé. J'ai vaguement trouvé que Laney servait de "potiche" mais étant donné que je ne me suis pas attachée à elle, ça ne m'a pas vraiment parut dommage. Même lorsqu'on lui accorde un peu d'importance en lui créant des problèmes, j'ai vite oublié de quoi il s'agissait et je me suis retrouvée à me demander ce qu'il s'était passé. Un peu embêtant mais pas vraiment affreux.
A l'inverse, je me suis énormément attachée à Harper et Jake. Ils ont tous les deux un côté très intrigant. Harper est réservée, peut-être un poil lunatique et sensible malgré ce qu'elle peut penser. Une sensibilité cachée dans une armure de béton. Elle n'est pas désagréable et ne s'apitoie pas sur son sort. Le suicide de sa sœur est présent, on y fait référence, Harper y pense tout le temps mais elle ne se roule pas en boule en attendant que ça passe. Elle se bat, elle s'implique et est présente. Elle a tendance à trouver beaucoup de défauts à Jake mais ce sont eux qui font son charme. Il a un charme incroyable et le mystère qui plane autour de lui donne envie de le connaître. C'est lui qui porte le road trip, il tient le volant et choisit la musique, et je me serais volontiers glissée sur la banquette arrière pour faire le voyage avec eux.
Merci madame l'écrivaine, j'ai passé un agréable moment à traverser les États-Unis et à observer l'évolution de Harper dans son deuil.

mercredi 29 juin 2016

Chronique • Lucides - Adrienne Stoltz et Ron Bass


 
Madame et monsieur les écrivains,
Après ma lecture, j'ai été totalement perdue. Vous avez réussi à ficeler un monde fantastique que j'ai eu du mal à résoudre. J'ai été abasourdie par la fin et j'ai du faire quelques recherches pour vérifier que j'avais bien compris. Elle me semble toujours aussi surprenante bien que maintenant que je l'ai assimilée, elle m'apparaît plus simple. Je pense sincèrement que votre livre est incroyablement surprenant. L'idée de base est déjà très originale. Deux filles qui ne se connaissent pas physiquement mais qui savent l'une de l'autre tout ce qu'il y a savoir. Qui vit le jour et qui vit la nuit ? Impossible de la savoir. J'avais envie de savoir et de comprendre avant le dénouement final. Mais vous avez fait un tel travail que je changeais d'avis presque à tous les chapitres. Les deux étaient tellement réelles. Maintenant que je connais la vérité, je ne peux m'empêcher de penser à certains détails que j'avais relevé mais qui, pour moi, ne signifiaient rien. Et très franchement, je ne regrette pas de ne pas avoir trouvé parce que je me suis entièrement laissée transportée par cette histoire fantastique.
Les points de vue alternés entre Maggie et Sloane apportent un dynamisme à la lecture. Au tout début, j'essayais de savoir laquelle des deux je préférais mais j'ai vite abandonné. Elles sont si différentes mais si liées qu'il m'a été impossible de les départager. J'ai aimé Maggie et son extravagance, sa confiance en elle, son parcours atypique autant que j'ai apprécié Sloane et sa discrétion, sa sensibilité, sa banalité. Elles se complétaient parfaitement. Au début, je ne me souviens plus de la phrase exacte mais Sloane dit qu'elle est folle et que c'est Maggie qui voit un psy. J'ai trouvé que cette phrase résumait bien leur unité. Elles étaient uniques et unies. J'ai aussi apprécié les personnages de James et d'Andrew, que j'ai aussi trouvé assez semblables. Andrew est très gentil et rassurant et bien que je pensais d'apprécier que moyennement James, j'ai été surprise de retrouver ces qualités chez lui. Finalement, votre roman met en évidence la question du double et de sa différence.
Merci madame et monsieur l'écrivain. J'ai été vraiment très surprise de votre roman.
 
 
 

vendredi 17 juin 2016

Chronique • A moitié vide - Frank Andriat

 
 
Monsieur l'écrivain,
En débutant votre livre, je ne m'attendais pas à ça. Je ne pensais pas qu'en si peu de pages un sujet aussi dur serait traité. J'ai certes trouvé que c'était un peu rapide avec des dénouements un peu simples mais vous avez fait un choix que je ne peux qu'admirer. C'était ambitieux et même si je n'ai pas trouvé cela parfait, j'ai apprécié ma lecture. J'ai eu un avis assez mitigé par rapport aux réactions de Violaine. Je l'au trouvée parfois excessive. Cependant, je me disais que si j'avais lu votre roman plus jeune, j'aurais surement été plus proche de votre personnage. En effet, à l'âge de Violaine, j'avais une approche de l'amour aseptisée et quasi-parfaite que face à l'adultère et au divorce, j'aurais surement été excessive dans mes propos, j'aurais été colérique, bornée, et je n'aurais jamais voulu, ne serait-ce que tenter,  comprendre ce monde d'adultes. Alors oui, aujourd'hui, j'aurais aimé raisonner Violaine mais je pense que vous avez totalement cerné certains problèmes de l'adolescence. L'incompréhension des adultes et face aux adultes, le changement, le rapport à la nourriture parfois compliqué, et surtout la solitude. Finalement, ce qui m'a manqué dans votre roman, c'est un peu de longueur. Je suis restée assez dubitative car votre plume m'a parut pouvoir révéler tant de choses que j'aurais aimé en savoir plus. J'aurais aimé plus apprendre sur Violaine, mais surtout sur son entourage, peut-être pour avoir un choc générationnel des réactions face à ce type d'évènements. Mais peut-être qu'après tout, cela suffisait pour écrire le message que vous vouliez faire passer. Et j'ai aimé la simplicité dans votre écriture.
Merci monsieur l'écrivain. Je touche encore d'assez près ces moments difficiles pour pouvoir les comprendre et j'espère, que comme vous, je ne les oublierais pas.
 

mardi 24 mai 2016

Chronique • La vérité sur Alice - Jennifer Mathieu


 

Madame l'écrivaine,
La rumeur a été addictive. J'étais partagée entre l'envie de lire votre livre d'une traite pour savoir la fin et le préserver, le garder pour un peu plus tard tellement j'y étais attachée. Cela m'a surprise mais j'ai rapidement apprécié Alice. Je la défendais alors que je ne la connaissais pas. Je pensais que le roman à plusieurs voix me permettrait d'être totalement objective. Ne pas connaître la vérité, ne pas avoir accès à la version d'Alice et devoir composer avec l'avis de chacun sur elle a été très stimulant. J'étais sans cesse à la recherche d'indices, je me suis impliquée dans cette quête de la vérité. Et effectivement, ce choix d'écriture m'a permise d'être à la fois au cœur du propos et extérieure à l'histoire. Je n'ai pas détesté un personnage. Je n'en ai pas adoré. Le fait d'être si éloignée du personnage m'a donné une liberté incroyable. J'étais libre de croire ce que je voulais. Et finalement, ça m'a rapprochée encore plus des personnages, libres de croire ou non en la rumeur. J'ai aussi été témoin de l'ampleur que pouvait prendre des on-dit.
J'ai trouvé qu'Alice était très forte psychologiquement. Elle m'a impressionnée par sa force de caractère et sa personnalité. Malgré son absence "physique" dans le roman puisque son histoire est toujours racontée par les autres, j'ai été agréablement surprise par la façon dont elle est décrite. J'ai parfaitement pu me l'imaginer. Josh m'a beaucoup touchée, je ne pensais pas qu'il s'agirait d'un personnage envers lequel j'aurais autant de compassion. De façon générale, j'ai trouvé les personnages de La vérité sur Alice complexe et intéressant. Je les ai trouvé révélateurs de certains maux de l'adolescence.
Merci madame l'écrivaine, votre roman met en avant une situation difficile d'une manière surprenante. Je n'ai pas pu le lâcher.

 

mardi 3 mai 2016

Chronique • On est tous faits de molécules - Susin Nielsen

 
 
Madame l'écrivaine,
Malgré son côté plutôt enfantin, votre livre aborde des sujets assez important : la mort, le deuil, l'homosexualité, la précocité. Autant de sujets sensibles sont présentés dans On est tous faits de molécules. Il est vrai que cela faisait beaucoup de choses à développer et j'ai trouvé que c'était assez condensé. Je ne vais pas dire que c'était mal abordé, cela serait un mensonge, mais j'aurais préféré qu'il y est plus de développement, qu'on aille plus en profondeur. J'ai conscience que le public visé est plutôt jeune, comme en témoigne le style que j'ai trouvé simple, mais je pense que les sentiments des personnages auraient pu être plus approfondis. Pour moi, les sujets ont été traités sur la partie haute de l'iceberg, sans chercher à aller plus loin. C'est surement un parti pris, notamment pour être en accord avec le jeune public. Je comprends que développer plus profondément chacun des différents sujets abordés aurait demandé beaucoup plus de place, au risque de perdre le jeune lectorat. Il est donc normal que le texte paraisse simplement présenter les sujets, comme une entrée en matière.
Comme je l'ai déjà dit, le style m'est apparu comme simple, mais en accord avec les choix effectués. Je ne sais pas trop quoi penser du texte à deux voix. En effet, j'ai apprécié pourvoir suivre Ashley car cela m'a permise de mieux la comprendre et d'accepter ses réactions parfois extrêmes. Cependant, j'étais plus à l'aise avec Stewart, qui de par ses facilités intellectuelles, me paraissait plus mature. J'ai eu beaucoup de mal avec la superficialité d'Ashley, je l'ai trouvée banale et peu attachante. J'ai également trouvé que de nombreux autres personnages étaient trop effacés, comme le père de Stewart ou encore Caroline. En revanche, j'ai apprécié la fraicheur de Stewart et la gentillesse du père d'Ashley.
Merci madame l'écrivaine, malgré que j'ai trouvé votre livre trop "léger" pour moi, je pense qu'il permet d'ouvrir l'esprit sur des sujets difficiles.
 
 
En quelques vagues...
Positif :
- la multiplicité des sujets abordés
- les personnalités attachantes de Stewart et Philippe
Négatif :
- le manque de profondeur
- les personnages trop effacés
- le style assez simple

mercredi 27 avril 2016

Bulle • Les carnets de Cerise T4 - Joris Chamblain & Aurélie Neyret


 
Madame la dessinatrice, monsieur le scénariste,
J’ai trouvé ce tome différent des autres. En effet, même si une enquête reste l’intrigue principale, je trouve que vous vous êtes plus concentrés sur Cerise. Tout comme le dernier tome mettait en avant un fil rouge, chose que nous n’avions pas avant, ce tome-ci met en scène un changement et se concentre d’avantage sur les personnages. Après la réussite qu’a été pour moi la mise en place d’une intrigue plus principale au tome 3, je ne pouvais qu’apprécier cette suite et cette évolution de la série. De plus, j’aime voir évoluer les liens entre la mère et la fille. J’ai beaucoup aimé le manoir où se déroule ce tome. Son histoire, son cachet, ses secrets… Il m’a envouté. Les dessins ont beaucoup contribués à cette appréciation, ils permettaient de rendre compte du charme du manoir. Une autre chose que j’ai beaucoup appréciée, bien que je me sois attachée à la beauté graphique de ce tome, c’est le message apporté. La curiosité et les manigances de Cerise ont souvent été jugées mauvaises dans les tomes précédents et j’ai aimé que ce tome montre que les adultes sont tout aussi en proie à ces défauts.
Merci madame la dessinatrice et monsieur le scénariste, il me tarde d’en apprendre plus sur le passé de Cerise.

 
En quelques vagues...
 
Positif
- l'évolution du personnage de Cerise
- l'univers de manoir
Négatif
- le cliffhanger de fin (AAAAAAAAH)

mardi 15 mars 2016

Chronique • Oh, boy ! - Marie-Aude Murail

 
 
Madame l'écrivaine,
Oh, boy ! a été un véritable ascenseur émotionnel. Je ne m'attendais pas à avoir le cœur tant serré et le sourire aux lèvres de si nombreuses fois. Les émotions sont clairement au rendez-vous dans votre roman sans qu'elles ne paraissent forcées. Je me suis sentie réellement touchée par l'histoire de ces trois orphelins. Je ne m'attendais certainement pas aux évènements qui révélés au fur et à mesure de l'histoire. Vous m'avez beaucoup surprise. Vous avez touché à tant de sujets si difficiles, si complexes, si personnels. Vous vous affranchissez sans gêne des tabous et j'ai trouvé que vous révéliez la vie dans sa dureté sans pencher de façon inquiétante dans le larmoyante. Vos personnages donnent de la fraicheur à votre récit difficile. J'ai été profondément touchée par Bart, Venise et Siméon. Je me suis rapidement attachée à eux, ce sont des personnages émouvant mais toujours très drôle et ils m'ont fait beaucoup sourire. Par contre, j'ai peu été attachée à Morgane, timide et solitaire, que j'ai trouvée très effacée. C'était bien sûr en accord avec son caractère mais j'aurais aimé la voir un peu plus, la voir grandir et gagner en autonomie, elle qui est toujours présentée comme l'ombre de son frère. Cependant, je l'ai toujours plus appréciée que Josiane que je n'ai vraiment pas aimée.
Votre style m'a beaucoup plu. Votre écriture est simple mais retranscrit bien les émotions et fait passer du rire aux larmes. J'ai beaucoup aimé votre façon d'intituler les chapitres, certains m'ont fait beaucoup sourire et d'autres m'ont fait comprendre certains choix. J'ai été portée par vos mots et je me sentais intégrée dans la fratrie, quémandant les bisous de Venise, discutant de livres avec Siméon et Morgane, taquinant Bart.
Merci madame l'écrivaine. Vous m'avez prouvé que même dans les moments les plus difficiles, il faut garder espoir, un sourire n'est jamais loin.

 

dimanche 14 février 2016

En pellicule • La Belle Personne - Christophe Honorée



Monsieur le réalisateur,
Je n'étais pas destinée à voir votre film. A dire vrai, je pense que si je ne l'avais pas vu en cours de littérature et cinéma, je ne l'aurai jamais vu. Je n'ai pas aimé La Princesse de Clèves, et même si après l'avoir étudiée, j'avais un peu moins d'indifférence pour cette histoire, je ne pense pas que je me serai tournée vers une adaptation. Cependant, votre film a été posé sur mon chemin, et ce n'est peut-être pas si mal finalement. J'ai trouvé que vous avez fait un joli travail de réécriture. Transposer une histoire qui se déroule en 1550, sous la Cour de Henri II et l'intégrer à notre époque, dans un lycée bourgeois parisien a du être un travail d'adaptation remarquable. J'ai aimé reconnaître les nombreuses références à l'œuvre originale et voir comment elles avaient été adaptées. Je dois avouer que l'histoire ne m'a pas parue plus intéressante, mais c'est peut-être du au fait que je la connaissais déjà et que je n'avais aucune affection particulière envers elle. Pourtant, vous avez réussi à me captiver. Le jeu d'acteur est puissant.
J'ai beaucoup aimé les interprétations de Léa Seydoux et Louis Garrel. Elle, est parfaitement dans le rôle de la jeune fille merveilleusement belle, fragile mais destructrice à la fois, mystérieuse, intouchable, presque détestable parfois à cause de cette incompréhension qui plane autour d'elle. Et lui, est sublime dans ce rôle de séducteur plein de charme, de professeur serviable et apprécié, d'homme fou amoureux. Je ne pensais pas que je m'attacherais à ce personnage que je trouvais trop séducteur, trop manipulateur au début mais la tendance s'inversait peu à peu et lorsque je commençais à me détacher de Junie, ne la comprenant vraiment plus, je commençais aussi à prendre en affection M. de Nemours. Il y a un beau jeu sur les personnages principaux. Cependant, les personnages secondaires sont des fantômes et je serai incapable de dire qui est qui. Malgré tout, je reste mitigée sur cet aspect fantomatique de ces personnages qui peut être attribué à l'environnement : au lycée, tous se ressemblent. Je n'ai perçu que très peu de relief. Je souligne tout de même l'effort de traiter l'homosexualité. C'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié car cela ajoutait un thème nouveau à l'œuvre originale, et cela a permis d'apporter un peu de ce relief qui me manquait. De plus, c'est une intrigue qui a été rajoutée de façon très subtile puisqu'elle sert directement à l'intrigue principale.
Finalement, vous avez réussi à me surprendre, là où je m'y attendais le moins. Votre film ne m'a pas transcendée mais grâce au dès bon jeu d'acteur, je suis plutôt contente d'avoir découvert La Belle Personne.
Merci monsieur le réalisateur, vous m'avez joliment surprise.
 

samedi 9 janvier 2016

Chronique • Roi de pique - Kat Spears


Madame l'écrivaine,
Je pourrais reprocher à votre livre le manque d'intérêt qu'a suscitée l'intrigue pour moi. J'ai trouvé la romance plutôt banale, simple et peu intéressante. Le triangle amoureux m'a quelque peu ennuyée et je n'ai pas spécialement apprécié le personnage féminin, Bridget. Sa personnalité effacée m'est apparue comme fade. Pourtant, j'ai adoré votre livre. J'étais partagée entre ce sentiment, vous savez, lorsqu'on veut à tout prix se replonger dans un livre mais qu'un d'un autre côté, l'envie de le garder bien au chaud pour plus tard nous effleure l'esprit. Ce sentiment est un si bon signe dans l'appréciation d'un livre. Alors oui, j'ai craqué. J'ai dévoré votre livre malgré l'histoire qui ne m'intriguait pas. Et je pense que le tour de force de ce livre réside dans le personnage de Jesse. J'ai trouvé votre personnage principal parfait. Je pense qu'en vérité, dans la vraie vie, j'aurais détesté Jesse. La simplicité avec laquelle il mène la manipulation est affligeante. Il serait sûrement détestable en tout point. Mais je m'y suis terriblement attachée. C'est un personnage incroyablement intelligent, indépendant et mature. Sa sensibilité et sa fragilité m'ont touchée. J'ai été fascinée par la complexité de ce personnage. Je trouve qu'il tenait à lui seul tout le roman. Vous auriez pu développer n'importe quelle histoire autour de se personnage, je pense qu'elle aurait eu autant de force, simplement grâce au personnage principal. J'ai aussi beaucoup apprécié le petit frère de Bridget, Pete. J'ai trouvé que lui et Jesse faisait une sacré équipe. L'innocence de l'un contrastait bien avec l'expérience de l'autre. De plus, il permettait à Jesse de faire preuve d'une dimension humaine supplémentaire, une perspective déjà exploitée grâce au personnage de Joey, mais que j'ai trouvée plus frappante avec Pete.
Mon sentiment face à votre livre est réellement étrange. J'ai un avis décousu, peu construit et je ne peux pas faire autrement qu'écrire au fil des mots. Votre livre m'a vraiment fait quelque chose. Je ne peux pas dire qu'il m'a bouleversée, parce que je n'ai pas eu la gorge serrée, le cœur plein de larmes et l'estomac noué. Mais il m'a vraiment fait ressentir quelque chose. Pourtant il y a beaucoup de chose que je n'ai pas aimées. Même la fin m'a laissée perplexe. Mais Roi de pique dégage un truc, un machin, une chose inexplicable. Généralement, on annonce un coup de cœur parce que tout le livre nous a fait vibrer. Je ne peux pas l'expliquer mais, malgré les défauts, j'ai une petite voix au fond de moi qui me dit "ce livre est magnifique". Alors même si je doute, même si je ne suis pas certaine lorsque j'y réfléchis, je peux dire que votre roman est magique. Au fond, je pense que le roman ne m'a pas bouleversée mais que Jesse l'a fait.
Merci madame l'écrivaine, de m'avoir fait ressentir tant de choses. Merci de m'avoir fait rencontrer Jesse.

 

mardi 22 décembre 2015

Chronique • Ma mère, le crabe et moi - Anne Percin

 
 
Madame l'écrivaine,
J'ai été intéressée par votre livre tout d'abord parce que je trouve que les auteurs de la collection DoAdo écrivent très vrai. J'entends par là que se sont des auteurs qui choisissent des sujets forts, et qui arrivent, en quelques mots, sans fioritures, à vous toucher en plein cœur. Je mentirais si je disais que Ma mère, le crabe et moi n'avait pas réussi à me faire ressentir cela. J'ai été touché par Tania et sa mère qui, ensemble, se battent contre le cancer. Tania a déjà une forte personnalité pour son âge. Le fait qu'elle prenne sa mère par la main et qu'elle la pousse à se battre est très touchant. Et le fait qu'elle aussi se batte, qu'elle se surpasse et pousse ses limites là où elle ne pensait pas pouvoir les mener l'est encore plus. A sa manière, Tania combat le cancer aussi. Cette lutte parallèle, celle de la mère face à une maladie physique et celle de la fille face à la psychologie de la maladie, est réellement mis en avant par la relation des personnages. Cependant, l'amour que se porte la mère et la fille est pudique : pas de grandes effusions ou de tendresse exagérée. Mais de réels sentiments. Cette pudeur rend l'amour vrai, elle retranscrit les sentiments difficiles de vraies personnes. C'est ce que j'ai apprécié. La vérité est partout en Tania et sa mère. Votre roman met en scène bien d'autres personnages mais l'intituler Ma mère, le crabe et moi est très révélateur. En ressortant de ma lecture, je ne garde en tête que l'amour complexe qui lie les deux femmes face au crabe.
Je dois vous avouer que les aventures mise en place autour de Tania ne m'ont pas intéressée. La vie de Tania au collège était peut-être trop loin de moi. Ou peut-être trop près pour que j'en reconnaisse l'intérêt. Mais ce que je sais c'est que votre livre est très touchant, simple mais pur. Votre écriture fait ressentir la voix de la jeune fille et lui créé une authenticité. J'aurais aimé plus, mais je ne peux pas vous en vouloir. J'en veux toujours plus. Les romans DoAdo sont bien trop courts mais c'est ce qui fait leur charme.
Merci madame l'écrivaine. Même si tout le roman ne m'a pas transporté, Tania et sa mère m'ont donné un grand bol d'espoir et d'amour.
 

dimanche 20 décembre 2015

Chronique • Qui es-tu Alaska ? - John Green

 
Monsieur l'écrivain,
Pendant longtemps, j'ai laissé de côté ce roman, répétant que ce n'était sûrement pas votre meilleur. En effet, celui-ci avait fait l'objet d'une première lecture de ma part, une lecture qui n'avait pas abouti. Mais très sincèrement, aujourd'hui, je n'ai plus aucune idée du pourquoi du comment je n'avais pas accroché. Je ne sais plus. Du tout. Il y a certainement le fait que cette première lecture date. Mais je pense vraiment que c'est parce que ce livre est d'une beauté incroyable. Encore une fois, vous réussissez avec brio à nous embarquer et nous toucher au plus profond de nous même. Vos personnages paraissent si vrais. On a presque l'impression qu'il suffirait de tendre la main pour les toucher au travers du papier. Mais ceux que je préfère sont sans nul doute vos personnages masculins. Au même titre que Quentin m'avait touché dans La face cachée de Margo, j'ai adoré Miles. Son innocence face à tout ce qu'il découvre à Culver Creek, sa soif de nouveauté, sa gentillesse m'ont totalement séduite. Il était touchant. Alaska, en plus se son prénom tellement empreint de voyage et de grands espaces, m'a beaucoup intéressée de part son mystère. Ce personnage si ouvert, si intrépide, si "grande gueule", était tellement étrange et mystérieux. Vous savez faire planer le suspens autour de vos personnages mais aussi autour de votre intrigue. Monsieur l'écrivain sachez que mettre "*** de jours avant" est très perturbant pour le lecteur et qu'il pousse les pauvres êtres faibles tel que moi à voir ce qu'il se passe après, conduisant irrémédiablement à un spoiler conséquent. Mais je suis sûre que vous savez déjà tout cela et c'est ce qui fait votre génie. Vous savez manier les mots de telle sorte que le lecteur se retrouve prisonnier du livre et ne puisse plus le lâcher. Je dois vous dire que cela à très bien marché avec moi. Une fois attachée à cet univers je ne voulais plus en sortir.
J'ai aimé votre histoire parce qu'elle avait tous les ingrédients pour me plaire. J'adore quand les personnages enquêtent et cherchent des indices sur un fait mystérieux. Vous l'avez fait. J'aime tellement être embarquée dans cette recherche difficile et espérer trouvera avant les héros. Malheureusement, je n'y arrive jamais. Mais finalement, c'est plutôt heureusement. Parce que cela démontre à quel point vous êtes fort pour nous cacher quelque chose qui semble finalement tellement évident. C'est peut être cette évidence qui, une fois le livre fermé, nous laisse songeur face à la fin. C'était finalement si simple. Et pendant tant de pages, nous avons cherché si compliqué. Je vous avoue que cette situation est frustrante. Cependant, je pense que si elle est bien menée, elle reste indispensable. Elle nous permet vraiment de nous identifier aux personnages. Ça y est, nous ressentons ce qu'il ressent.
Monsieur l'écrivain, merci. Votre livre est touchant, pleins de beaux personnages en quête d'un Grand Peut-être.

 

jeudi 6 août 2015

Chronique • Modèle vivant - Carole Fives

Titre : Modèle vivant
Auteur : Carole Fives
Édition : L'Ecole des loisirs
Collection : Médium
Sorti en : 2014
Prix : 8 €
Nombre de pages : 95
Genre : Autobiographie, jeunesse, drame
Traduit par : / 

Chanson : Qui saura - Mike Brant



"Il est à la fois sombre et lumineux, comme une toile du Caravage."
 
Résumé : Carole n'a aucun plan de prévu, elle sait seulement qu'elle a quinze jours, le temps des vacances, pour convaincre son père de renoncer à son projet. Elle doit trouver le moyen d'annuler ce déménagement projeté à la rentrée et leur installation avec Josiane, son horrible belle-mère. Elle mise sur les châteaux de la Loire où son père a choisi de les emmener, son frère et elle, pour y parvenir. Les châteaux, la douceur de ce mois de juillet... Malgré l'urgence, Carole se surprend à apprécier ces vacances. Lorsqu'elle sort son précieux carnet à croquis et qu'elle se met à dessiner les silhouettes au bord d'une rivière, un garçon sombre et lumineux comme un tableau de Caravage vient l'aborder. Cette rencontre va bouleverser leur vie à jamais.
 
Petits trésors : Le très joli dessin de Rascal illustre la couverture avec sobriété, un très bon choix pour ce roman qui n'a pas besoin de plus pour se démarquer.
 
En ouvrant ce roman, je n'aurai jamais pu m'attendre à lire quelque chose de tel. Je ne saurais réellement quoi dire sur ce roman qui m'a tout simplement retournée. Ce roman très court révèle l'histoire d'une adolescence, une adolescence pas comme les autres mais que n'importe qui pourrait vivre. La plume simple et pudique transporte le lecteur au cœur d'une vie, nous fait vivre ses évènements et s'envole comme elle est arrivée. Une histoire qui mériterait tant de pages mais qui en même temps ne pourrait pas en supporter plus. Révéler une once de plus que ce que nous laisse entendre le résumé serait trahir la subtilité des mots choisit dans ce roman.
 
Modèle vivant est l'un de ces romans que vous refermez avec une boule au ventre et une folle envie de pleurer. Vous en voulez à la Terre entière mais vous êtes dévasté. En tout cas, il a eu cet effet sur moi. Je me suis sentie démunie. Tout dans ce roman fait qu'il doit être lu. Autant l'histoire touchante que les personnes attachantes, autant le contenu que simplement les mots. Alors oui, ce livre m'a tellement bouleversée que je n'arrive pas bien à le vendre, oui j'ai tellement été touchée que je ne sais pas comment le présenter, mais je sais une chose : vous devez lire ce livre.
 
Bouleversant, Modèle vivant change votre façon de voir la vie et révèle ce qui est important.
 

J'aimerai tellement dire plus et en parler encore et encore mais les mots restent coincés. Si vous avez lu le livre et que vous voulez en discutez, je vous invite à m'envoyer un mail, c'est avec plaisir que je découvrirai votre ressenti.

Saint Jean-Baptiste dans le désert - Le Caravage, 1602-1603

jeudi 2 juillet 2015

En pellicule • Vice Versa - Pete Docter

Titre : Vice Versa
Réalisateur : Pete Docter
Pays d'origine : États-Unis
Sorti en : 2015
Prix : 19,99 €
Durée : 1h34

Synopsis :
Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…

Vice Versa me faisait de l'œil depuis un petit moment, et c'est très heureuse que je me suis rendue au cinéma pour découvrir le nouveau Pixar qui faisait tant parler de lui. En sortant, je me suis rendue compte que j'avais bien fait de céder à mon envie.

Le scénario promettait une originalité sans contestations possibles. L'univers créé par le studio m'a conquise et je me suis retrouvée en immersion totale dans cette projection du cerveau. En effet, nous suivons d'une part Riley et sa famille dans son quotidien et d'autre part nous sommes projetés dans le cerveau de la jeune adolescente. Étonnamment, je me suis vraiment attachée aux personnages des émotions et à cet univers imaginaire. L'idée est simple mais réellement bien pensée. Elle permet de toucher du doigt une chose aussi compliquée et abstraite que le fonctionnement du cerveau. Non seulement le principe est amusant mais il se révèle aussi poétique et j'ai beaucoup aimé l'importance des détails. Les billes renfermant les souvenirs, le fonctionnement de la mémoire à long terme, la différence des univers proposés (le monde de l'imaginaire, le monde abstrait, le lieu de tournage des rêves...), tout m'a fait sourire et réfléchir. Car en effet le film fait réfléchir. Non seulement il explique la complexité du cerveau de façon amusante et simple, mais il permet aussi de révéler l'adolescence.

Outre son originalité notable, Vice Versa fait preuve d'une grande maturité. Ce point est celui que j'ai le plus retrouvé sur les différents avis que j'ai pu voir et en effet, le film offre une vision du difficile passage de l'enfance à l'âge adulte. Riley entre peu à peu dans l'adolescence et tout les changement qu'elle subi dévoile subtilement l'adolescence. De plus, les personnages sont complexes et évoluent, ce qui peut aussi faire penser au fait que Riley grandisse. Ses émotions changent et deviennent plus nuancées, moins stéréotypées. Le personnages de Bing-Bang fait bien le lien entre enfance et âge adulte : très enfantin, il est pourtant un des personnages les plus matures.

Pour conclure, Vice Versa m'a complétement séduite. En plus d'être extrêmement divertissant, il offre une étonnante réflexion que j'ai trouvée très intéressante. Une merveilleuse découverte !

 
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