dimanche 1 novembre 2015

Chronique • La loi du plus beau - Christophe Lambert

Titre : La loi du plus beau
Auteur : Christophe Lambert
Édition : Mango
Collection : Autres mondes
Sorti en : 2004
Prix : 9,95 €
Nombre de pages : 175
Genre : Jeunesse, science-fiction, dystopie
Traduit par : /

Chanson : La vie est belle - MC Solaar



"On peut être charmant et moche !"

Résumé : Au fil des années, la "dictature de la beauté" s'est imposée dans notre société qui privilégie l'apparence à outrance. En 2031, les citoyens sont classés sur une échelle allant de la catégorie 1 (très très moche) à la catégorie 5 (super canon).
Dynamique et munie de diplômes, Karol, 22 ans, déboule pleine d'espoir dans la vie active. Mais elle n'est que catégorie 3 et les portes se ferment devant elle. Écœurée par tant de discriminations, elle rejoint Héphaïstos, un groupe de militants bien décidés à n pas plier devant cette loi du plus beau.
La première mission de la jeune femme consiste à taguer des affiches publicitaires sur une ligne du super-métro aérien. Mais, entrainés par le beau Luther, certains militants sont partisans de l'action terroriste. Epaulée par son ami Momo, Karol va-t-elle parvenir à convaincre le groupe d'éviter cette dérive ?
 
Petits trésors : Je n'ai pas beaucoup aimé la couverture, je lui trouve un coté rétro mal travaillé. Le personnage de Luther, je suppose, en équilibre semble s'être transformé en loup-garou, et les cercles autour du titre brouillent l'image. Seul point positif, le titre bien décroché.

Le titre accrocheur et le résumé intrigant m'ont donné envie d'en savoir plus sur cette dictature de la beauté. Karol est une jeune femme à la recherche d'un emploi pour subvenir aux besoins de Zoltan, son petit garçon. Qualifiée, elle souhaite trouver un poste dans le tourisme, cependant classée catégorie 3, elle ne peut aspirer à une telle place. C'est lorsqu'elle rencontre Momo, faisant partie d'un groupe contre l'échelle d'Apollon, qu'elle décide elle aussi de militer contre cette loi injuste. L'histoire me donnait envie, la dystopie révélant notre société parfois déjà trop axée sur l'apparence. L'idée de percer le vice au grand jour m'a intéressée, dévoilant la manière dont les personnes pourraient s'accommoder de cette injustice. L'action est très présente, le groupe Héphaïstos étant très actif, et surtout hors la loi ce qui nous plonge dans des poursuites haletantes avec les forces de l'ordre. Dans ce roman assez court, pas le temps de s'ennuyer. J'ai aimé découvrir les dérives du mouvement, autant celles de la dictature de la beauté que celle du groupe anti-Apollo, et les astuces de Karol pour déjouer certains plans. Cependant, j'ai trouvé que la fin s'enchainait trop rapidement, sans indices, le dénouement étant un peu sorti de nulle part pour sauver notre héroïne.

De plus, j'ai eu énormément de mal à m'attacher à l'univers et aux personnages. Très peu décrit tout deux, je ne me suis pas sentie proche de Karol et cela m'a peiné dans ma lecture. J'ai eu beaucoup de difficultés à m'imaginer à sa place, je ne l'ai pas toujours comprise et ses réactions m'ont parfois parue bizarres et contradictoires. Le seul personnage qui ait eu mon affection est Momo. C'est un personnage très gentil, protecteur, prêt à beaucoup plus de choses qu'il ne le laisse paraître. Sa maturité et son courage ont réussi à me convaincre. Même les personnages censés être méchants m'ont paru simplement fous et peu développés.  Je pense que la longueur du roman y est pour beaucoup, ne permettant pas de beaucoup décrire lieux et personnages. L'auteur a préféré se concentrer sur l'intrigue et c'est tout à son honneur puisque le roman vise un tout public plus accès sur la jeunesse je pense, même si les propos tenus sont destinés à un public plutôt mature.
 
Malgré quelques petites déceptions, cette lecture très courte m'a séduite par l'originalité de son sujet et sa dénonciation dissimulée d'une société très axée sur le physique.
 
Hormis le fait que mettre une chanson de MC Solaar était un pur plaisir pour moi, la chanson révèle certaines dérives d'une société contrôlant les gens, créant de véritables machines à tuer, les éliminant lorsqu'elles deviennent trop dangereuses.
 
J'ai trouvé une interview assez courte de la mannequin Natalia Vodianova donnant son avis sur l'importance de la beauté dans ce milieu. Son avis en tant que mannequin et créatrice est intéressant de mon point de vue, révélant la dictature de la beauté, présente dans notre société.
Interview de Natalia Vodianova sur le plateau d'Un soir à la Tour Eiffel : partie 1 ; partie 2.