samedi 6 février 2016

Chronique • J'étais là - Gayle Forman



 
Madame l'écrivaine,
Encore une fois, vous avez choisi un sujet difficile, ayant rapport à la mort, un sujet qui demande des mots justes. Vous avez le traité le sujet de façon touchante mais pas larmoyante. Pour cela, merci. Je pourrai dire que j'ai préféré J'étais là à Si je reste, mais je ne pense pas que se soit nécessaire. Ils n'ont pas à être comparés, ils ont chacun leur identité propre. J'ai beaucoup aimé l'enquête menée par Cody et la recherche d'indices que j'ai trouvé très intéressante. Comme je le répète souvent, c'est une chose que j'apprécie énormément, j'aime sentir la tension du personnage en train de chercher, les obstacles auxquels il fait face et surtout, la joie de trouver quelque chose, tout en se demandant “Oui, mais pourquoi, à quoi bon, finalement ?”. J'aime cette difficulté, cette complexité qui règne dans la tête du personnage.
Cody a été un personnage auquel je me suis beaucoup attachée. Elle est différente de l'héroïne habituelle. Simple et banale, elle ne sort de l'ombre que par le suicide de Meg. C'est un paradoxe qui m'a fait réfléchir. La perte de son amie était-elle nécessaire à son épanouissement ? Plutôt glauque comme constatation. C'est un personnage dévoué, près à tout pour savoir la vérité. Elle est l'amie à l'écoute et attentive. Ses réactions envers Ben sont totalement compréhensibles et j'ai aimé l'intelligence dont elle fait preuve. Vous n'avez pas créé une jeune fille anéantie et désespérée mais un personnage fort, combattant et qui mène ses actes jusqu'au bout. Ben est quand à lui l'archétype du garçon mystérieux et séduisant. Il contraste très bien avec la différence de Cody. J'ai apprécié son coté séduisant qui séduit même le lecteur et qui le fait passer comme dangereux à première vue. Cela a permis une belle évolution des deux personnages, tous deux essentiels. Tout au long du récit, vous avez réussi à me plonger dans l'histoire. Comme Cody, j'ai eu du mal à comprendre le geste de Meg, comme Cody, j'ai souffert de l'incompréhension, comme Cody, j'ai constaté l'absence de Tricia. Vous m'avez plongé au cœur de certains stéréotypes américains qui m'ont beaucoup fait sourire : la famille en apparence parfaite de Meg finalement si compliquée, mais surtout la fraternité étudiante, présentée comme végétarienne, adepte du bio, fumeuse, et tellement hippie. Votre style fluide et simple m'a rapprochée de cet univers. J'aurai aimé que cela ne se finisse jamais.
Merci madame l'écrivaine, de m'avoir autant fait sourire tout en abordant un sujet si touchant et difficile.
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire