vendredi 17 juin 2016

Chronique • A moitié vide - Frank Andriat

 
 
Monsieur l'écrivain,
En débutant votre livre, je ne m'attendais pas à ça. Je ne pensais pas qu'en si peu de pages un sujet aussi dur serait traité. J'ai certes trouvé que c'était un peu rapide avec des dénouements un peu simples mais vous avez fait un choix que je ne peux qu'admirer. C'était ambitieux et même si je n'ai pas trouvé cela parfait, j'ai apprécié ma lecture. J'ai eu un avis assez mitigé par rapport aux réactions de Violaine. Je l'au trouvée parfois excessive. Cependant, je me disais que si j'avais lu votre roman plus jeune, j'aurais surement été plus proche de votre personnage. En effet, à l'âge de Violaine, j'avais une approche de l'amour aseptisée et quasi-parfaite que face à l'adultère et au divorce, j'aurais surement été excessive dans mes propos, j'aurais été colérique, bornée, et je n'aurais jamais voulu, ne serait-ce que tenter,  comprendre ce monde d'adultes. Alors oui, aujourd'hui, j'aurais aimé raisonner Violaine mais je pense que vous avez totalement cerné certains problèmes de l'adolescence. L'incompréhension des adultes et face aux adultes, le changement, le rapport à la nourriture parfois compliqué, et surtout la solitude. Finalement, ce qui m'a manqué dans votre roman, c'est un peu de longueur. Je suis restée assez dubitative car votre plume m'a parut pouvoir révéler tant de choses que j'aurais aimé en savoir plus. J'aurais aimé plus apprendre sur Violaine, mais surtout sur son entourage, peut-être pour avoir un choc générationnel des réactions face à ce type d'évènements. Mais peut-être qu'après tout, cela suffisait pour écrire le message que vous vouliez faire passer. Et j'ai aimé la simplicité dans votre écriture.
Merci monsieur l'écrivain. Je touche encore d'assez près ces moments difficiles pour pouvoir les comprendre et j'espère, que comme vous, je ne les oublierais pas.
 

2 commentaires:

  1. Quand j'ai vu cet article sur ton blog j'ai d'abord lu le résumé ; mais surtout cette phrase : " J'éprouve chaque fois un réel plaisir lorsque je tire la chasse, me persuadant que mes peurs poussées par les trombes d'eau filent dans les égouts sans demander leur reste ", et comprenant cet phrase plus que ne l'interprétant je me suis décidée de lire ce livre. Média, réservation, emprunt et en deux heures grand max je l'avais lu.
    Je n'ai pas aimé ce livre. C'est un thème particulier, deux thèmes particuliers que, pour moi, on ne peut pas ni résumer, ni écrire en 100 pages.
    J'ai aussi cette position particulière que j'attendais un récit surtout sur un seul des deux thèmes. Selon moi ces sujets sont trop faciles à lier quand l'un l'est ' bien plus ' que l'autre.
    La boulimie se mêle peut-être de, mais ne s'explique pas des simples relations vacillantes de parents entre-eux. C'est une maladie bien plus complexe que pour en résoudre il faudrait ' vomir un bon coup ' sur prétexte que le problème vient d'une mère ou d'un père.
    L'histoire relate plutôt les cassures du couple que celle qui est en Violaine. La jeune fille se traduit elle-même et son symptôme ( très peu présent ) qu'à travers les problèmes de ses parents.
    En fait tout est trop simple pour moi là dedans.
    Malgré ce livre et ma lecture ont mûris dans mon esprit et j'admets que ce roman aborde un certain aspect d'une ' raison ' d'un trouble du comportement ( alimentaire ou autre ).
    Je pense que ce roman est sûrement une bonne lecture mais je crois que ma déception relève surtout de mon espérance de lire un jour le livre " Car on est jamais seuls ". Si trouver un réconfort et une lueur d'envie de continuer malgré tout, malgré la maladie, dans un livre que je veux tant lire à ce jour, je souhaite bien qu'il soit sur la solitude. Car c'est un sentiment puissant que dans ces instants éternels d'enfers, j'aimerai partager même si ça donne mal de mêler cette souffrance à un autre. Souffrir c'est douloureux, souffrir seul c'est une torture.

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    1. Je savais que tôt ou tard, tu réagirais à cette chronique. J'y ai pensé en l'écrivant. Comme tu as pu le voir, j'ai manqué de matière en lisant ce livre. 100 pages, c'est parfois trop peu (je te conseille cependant Modèle vivant qui est pour moi une perle tant il m'a fait pleurer en si peu de mots). Pour moi, le trouble du comportement n'est pas vraiment abordé dans ce livre. Il est d'avantage utilisé. Or, c'est beaucoup plus complexe. Je pense que A moitié vide est d'avantage un livre sur la relation compliquée entre le monde adulte et le monde enfant. Je comprends ta déception. Ce livre ne t'apportait pas ce que tu attendais. Malgré tout, je pense qu'il doit exister des livres qui traitent beaucoup mieux le sujet. Je me souviens d'un que tu avais présenté en classe en troisième mais je ne sais plus comment il abordait le sujet. Pierre Bottero a écrit Zouk qui aborde apparemment les troubles alimentaires. Je ne sais pas ce qu'il vaut, je compte le lire un jour, mais je sais que c'est un auteur très apprécié.

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