jeudi 16 juillet 2015

Bulle • Le cahier à fleurs T1 - Laurent Galandon et Viviane Nicaise

Titre : Le cahier à fleurs - Mauvaise orchestration
Scénariste : Laurent Galandon 
Dessinateur : Viviane Nicaise
Coloriste : Jérôme Maffre
Édition : Bamboo
Collection : Grand Angle
Sorti en : 2010
Prix : 13,50 €
Nombre de pages : 48
Genre : Bande-dessinée, historique
Traduit par : /

Résumé : Paris, 1983. Le concert d’un jeune violoniste turc est interrompu par le malaise d’un spectateur. Alors que les secours sont attendus, le vieillard prononce quelques mots qui attirent vivement l’attention du musicien. Dès le lendemain, il se rend au chevet de Dikran Sarian, septuagénaire arménien. Le vieil homme se lance alors dans un long récit : celui du premier génocide du 20e siècle, le génocide arménien.
Anatolie, 1915. Dikran a neuf ans. Sur ordre d'Istanbul, les Arméniens doivent être éradiqués. Partout, l'armée ottomane rassemble les hommes et les supprime sommairement. Femmes, vieillards et enfants sont évacués et contraints à une longue marche vers la mort.
Le jeune musicien écoute avec intérêt le récit de Dikran… Et cette histoire va provoquer un véritable bouleversement dans ses croyances et ses convictions.
 
J'aime beaucoup les œuvres qui reprennent l'Histoire du XXe siècle. C'est une période qui me parle, assez loin pour que j'ai une immensité de chose à apprendre dessus, trop peu éloignée pour ne pas réussir à la situer. Je trouve aussi que c'est une période qui permet d'incroyablement s'attacher aux personnages mis en scène dans les différentes œuvres. Et si l'on était né seulement 100 ans auparavant ? A l'échelle de l'humanité, 100 ans, ce n'est rien. Ici, Laurent Galandon nous plonge au cœur du génocide arménien. Je ne connais que très peu de choses sur cet évènement et le scénario m'a beaucoup plu. Un choc de génération s'effectue rapidement, mettant en relation un vieil Arménien et un jeune Turc. Nous assistons alors à cette sombre partie de l'Histoire à travers les yeux du encore tout jeune Dikran. Je le suis rapidement attachée autant au jeune garçon courageux qu'au vieil homme que l'on ne connaît finalement que très peu dans le présent. Bien que le récit se passe majoritairement en 1915 en Anatolie, le fait qu'il s'agisse d'un long flashback permet d'avoir un recul sur les évènements ainsi que les deux points de vue plus actuels.
 
Les dessins de Viviane Nicaise offre de la profondeur au récit. L'immensité de certaines cases montre l'ampleur du génocide. Les personnages semblent communs et cela montre que tout le monde peut être touché. Les visages retranscrivent très bien les émotions et sentiments. La douceur ou la dureté des traits démontrent la compassion ou la haine des personnages. J'ai trouvé que les couleurs étaient très belles, à la fois douces et intenses. Dans l'analepse, les couleurs donnent comme un air de souvenir.
 
Un très beau témoignage d'une époque noire que des milliers de gens ont vécus, à travers le récit d'un vieil homme attachant. J'attends de lire le tome 2 avec impatience.
 
Une interview de Laurent Galandon le scénariste : ICI

Le génocide arménien est le massacre organisé des Arméniens vivant dans l'Empire turc, entre avril 1915 et juillet 1916. Le génocide a été ordonné par le gouvernement turc dirigé par les Jeunes-Turcs. L'exécution a été confiée à l'armée, à la police et la gendarmerie turques, ainsi qu'a des organisations paramilitaires, le tout sous la direction des autorités turques locales. Les Arméniens ont alors été victimes de massacres, de déportation vers le désert syrien et de famine. Selon les points de vue très opposés entre les Turcs et les Arméniens, il y aurait eu entre 800 000 et 1,2 millions de victimes (soit le tiers ou la moitié de la population arménienne). Vikidia
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