mardi 28 juillet 2015

Chronique • Les larmes noires - Julius Lester

Titre : Les larmes noires 
Auteur : Julius Lester
Édition : Hachette
Collection : Black Moon 
Sorti en : 2007
Prix : 12 €
Nombre de pages : 140
Genre : Jeunesse, Drame
Traduit par : Raphaëlle Eschenbrenner (titre original : "Day of tears") 

Chanson : Baltimore - Nina Simone

"Il faudrait qu'il y est des M. Henry pour tous les esclaves."

Résumé : 1859. La jeune femme vit dans une plantation de coton entourée des siens et de la famille du maître, lorsqu'on la sépare de ses parents et de ceux qu'elle aime. A treize ans, elle est vendue, comme des centaines d'autres esclaves. Sarah, la fille du maître, très attachée à Emma, ne pardonnera jamais cette barbarie à son père...
 
Petits trésors : La couverture très sobre, toute noire avec le visage triste d'une jeune femme m'a beaucoup touchée. 
 
Ce roman très court inspiré de faits réels est à la fois fort et touchant. Emma devient un symbole de tout les esclaves vendus revendiquant leur liberté. Un roman aux mots justes qui dénonce la cruauté des hommes.
 
Julius Lester opte pour un style entre le roman et le théâtre. C'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié car cela donne un bon rythme à la lecture. J'ai d'ailleurs lu le roman très rapidement, sans ressentir l'ennui. Les interludes qui ponctuent le récit sont intéressantes car elles permettent d'en savoir plus sur un personnage en particulier et devoir son évolution à différentes étapes de sa vie. J'ai trouvé intéressant de voir quel personnage avait changé de point de vue et lequel avait gardé ses convictions jusque dans la fleur de l'âge. Cependant, il y a quelque chose qui m'a dérangé dans le style d'écriture. Les paroles et les pensées sont assez mal définies et j'ai eu quelques difficultés à saisir le texte au début de ma lecture. Heureusement, c'est quelque chose qui n'a pas duré longtemps pour ma part, j'ai réussi assez rapidement à séparer les deux, ce qui m'a permise de me concentrer sur l'histoire. J'ai beaucoup aimé le personnage d'Emma que j'ai trouvé très mature pour son âge, courageuse et attachante. Il s'agit d'un personnage tout en pudeur et c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié. Les "anti-esclavage" sont des personnages louables à l'exemple de M. Henry, un personnage vraiment bon qui fait les choses qu'il pense justes à l'instar de sa sécurité. A l'inverse, les "pro-esclavage" m'ont hérissé le poil en se comportant comme des êtres supérieurs. Certaines pensées m'ont parues exécrable, me faisant ressentir dégout et colère. Cependant certains personnages comme Frances et Sampson ont subi comme un bourrage de crâne, les faisant croire que cette condition est normale, renforçant le coté détestable des personnages cultivant l'esclavagisme et le racisme.
 
Un roman juste et poignant qui révèle la cruauté des hommes et les actes qu'ils peuvent commettre. Julius Lester offre ici la parole à ceux qui n'ont pas pu se révolter.
 
Je voulais du blues pour ce roman. Seulement je ne m'y connais absolument PAS en blues. J'ai donc fait appel à mon copain et sa culture musicale pour savoir quel artiste pourrait s'associer aux "Larmes noires". Il m'a rappelé une magnifique bande d'annonce d'un film sur Nina Simone et je me suis empressée de rechercher sa discographie. Voici comment "Baltimore" est arrivée sur le blog.
 
J'ai recherché un article Vikidia sur le commerce triangulaire pour ceux qui voudrait s'informer rapidement et simplement ainsi qu'un article sur l'esclavage moderne ici. Malheureusement, il existe toujours. La France compte à elle seule 8 600 victimes.
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