vendredi 20 février 2015

Chronique • Pierre contre ciseaux - Inés Garland

Titre : Pierre contre ciseaux
Auteur : Inés Garland
Édition : Ecole des loisirs
Collection : Médium
Sorti en : 2009
Prix : 16 €
Nombre de pages : 228
Genre : Jeunesse, drame
Traduit par : Sophie Hofnung (titre original "Piedra, papel o tijera")


 
"Il ne restait plus que ses yeux et je voyageais en eux vers un espace infini."

Résumé :
Alma habite à Buenos Aires. Chaque week-end, elle retrouve Carmen et Marito dans une île du delta. Avec eux, elle découvre la liberté, l'amour et la vie dure.
Mais le coup d'État du 24 mars 1976 et l'instauration d'un régime de terreur les éloignent. Le temps de l'innocence où on pouvait tout résoudre en jouant à pierre, feuille, ciseaux est révolu.
Marito l'aide à ouvrir les yeux. Révoltée et amoureuse, Alma se dégage de la gangue familiale, de son égoïsme de nantis, découvre la lutte sociale, mais aussi le visage hideux de la violence politique. Et la tragédie s'invite dans leur vie.
Une magnifique histoire d'amours impossibles et de rêves qui se perdent dans les eaux troubles du fleuve et dans les heures noires de l'histoire de la dictature argentine.

J'ai emprunté ce livre à la bibliothèque, attirée par la couverture et le titre. Je l'avais légèrement oublié durant le challenge mais à chaque fois que je voyais la couverture, j'avais très envie de le lire.

Nous suivons Alma, un jeune fille qui raconte son passé, son enfance passé dans une île d'Argentine, aux côtés de Carmen, Marito, Tordo, dona Angela, la Hongroise… J'ai beaucoup aimé son point de vue, je me suis très rapidement attachée à elle, c'est une héroïne très sensible. Le déroulement sur plusieurs années m'a semblé parfait. On apprend à connaître Alma, à la comprendre, on vit dans son univers. On la voit grandir, s'épanouir, vivre.

Je n'ai pas trouvé de réelle action dans la première partie. On suit simplement Alma dans ses journées, ses émotions, ses jeux avec Carmen et Marito, ses peurs et craintes, ses envies… Cette absence ne m'a absolument pas dérangée. Alma est à elle seule le fil conducteur de cette histoire. Elle la mène à bout sans fausses notes. La seconde partie est un peu plus dans l'action, même si Alma n'y est pas au cœur. J'ai aimé cette fluidité, cette façon d'écrire si simple, si proche des émotions et du cœur. Pas besoin de tenir le lecteur en haleine, il tient tout seul, attaché aux personnages, à l'île et à la douceur des mots. J'avais l'impression de vivre sur l'île, j'ai voyagé jusqu'en Argentine, vivant auprès d'Alma.

Ce livre m'a réellement bouleversée. Depuis que j'ai tourné la dernière page, je n'arrête pas d'y penser. L'histoire est d'autant plus touchante que nous suivons Alma depuis son enfance, nous avons appris à la connaître, j'avais l'impression de lire l'histoire d'une amie. L'histoire d'Alma n'est peut être pas vraie mais des personnes ont vécu ça. Elles ont vécu la vie d'Alma. Ce livre leur rend un hommage magnifique. Je ne sais pas quoi dire sur les émotions que j'ai ressenties, tant j'ai été émue et touchée par ce roman.

Plus qu'un coup de cœur, Pierre contre ciseaux est du cristal, de la poésie sur une vie.



P.S : Un chanson sur "los desaparecidos", enlevés pendant la dictature argentine, quoi de mieux pour illustrer ce roman au cœur de l'Histoire.


Note de l'éditeur sur la dictature en Argentine
(Pierre contre ciseaux, Inès Garland, Ecole des loisirs.)



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