samedi 23 juillet 2016

Chronique • L'écume des jours - Boris Vian


 
Monsieur l'écrivain,
Votre roman est déroutant. Il surprend tant par ses nombreuses références que par l'absence de logique qu'il s'en dégage. Rien n'est logique mais tout l'est à la fois. Les expressions figurées sont transposées au sens propre ce qui donne une impression de féérie, de magique mais reste tout de même accessible et compréhensible. Votre livre réfléchit un peu comme un enfant qui ne connaitrait pas les subtilités du langage tout en ayant une culture immense. Tous les principes connus du lecteur sont inversés. Rien n'est cohérent mais une fois passé la surprise du début, on comprend qu'on est tout simplement plongé dans un univers différent, semblable du notre. Cependant, il faut passer ce cap qui peut être difficile à accepter. Il faut vouloir se détacher de tout ce qu'on connaît déjà pour s'immerger dans L'écume des jours. J'ai réussi à surpasser la logique et la physique du monde pour totalement m'impliquer. Et j'ai vraiment aimé cet univers improbable mais si attachant.
En revanche, les personnages m'ont laissée de marbre. Du roman, je retient l'ambiance, les mots, la poésie mais pas vraiment l'histoire. Les personnages ne m'ont pas touchée. Je les ai trouvé fades et ternes. Je les ai trouvé effacés par rapport au décor dans lequel ils évoluaient. Je suis passée à côté d'eux, trop emportée par les images merveilleuses. L'histoire d'amour entre Colin et Chloé est très belle mais plus que l'amour, j'ai trouvé que c'était son esthétique qui était dépeinte. La beauté est omniprésente dans votre texte. Tout doit être beau, le décor, les personnages, leur vie, leur mort. Pour moi, votre génie réside dans toute cette esthétique, cette représentation fantastique du monde.
Merci monsieur l'écrivain, votre écriture est surprenante.

 

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